vendredi 22 février 2008,
Un Journal n’est pas ce qui s’appelle un journal intime. C’est le cahier impersonnel et singulier d’un poète qui fait des confidences générales. Dans la difficulté, comme un Merlin après le départ de Viviane, il trouve une continuité, une suite musicale de pensées.
Sous la cloche de verre, ou de prison d’air enchantée, il regarde intensément le monde et ses rudesses ambiguës, ses œuvres. Il écrit des lettres ouvertes. Et le journal se change en lieu de rendez-vous. C’est une bande de liberté peuplée de gens aimés et de passants considérables. On y voit Joubert, Cyrano, Thoreau, Arendt, Benjamin, Maurice Leenhardt, Etty Hillesum et Lucile Desmoulin, Tchekhov, Akhmatova, Tristan, Haydn ou Bergman, Dreyer, Ninon de Lenclos et Renoir… D’autres aussi, Turner, John Ford, Matisse, Lipavski sortent de chez eux. Ils sont les noms de rêves éveillés, de gestes purs qui délivrent des leçons ou quasi-sermons. Le Journal se fait table d’hôte publique pour changer des dispositions du monde. Bien des thèmes y sont évoqués : lumière, sommeil, attente, oubli, génie, cœur parlant, silence politique, amour et travail, sincérité, mièvrerie, démasque… Et la prose est gagnée par le rythme de la force de contacter, qui s’appelle poésie.
Éditions Flammarion, 2008, 256 p.
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Maître de conférences. HDR.
Recherches en poétique et en esthétique.
Président de la Commission de Poésie du CNL. Chevalier des Arts et des Lettres.
Membre des comités de rédaction des revues Agenda de la pensée contemporaine, Droit de Cités et Fusées.
Courrier électronique : Philippe Beck
Actes du colloque de Cerisy-la-Salle
Direction : Isabelle Barbéris, Gérard Tessier
Libération – 17 août 2012
Par XAVIER PERSON Ecrivain et critique, PHILIPPE BECK Poète et écrivain
Rencontre avec Gérard Tessier