Penser à  soi – Philosophie numéro 107

Penser à  soi – Philosophie numéro 107

Penser à  soi, est-ce penser à  quelqu’un qui se trouve être soi-même, à  savoir le sujet qui pense ainsi ? Cette manière de poser la question a été l’œuvre d’un court article fondateur rédigé en 1957 par Peter Thomas Geach, « Sur les croyances à  propos de soi » (traduit par Bruno Gnassounou dans ce numéro de Philosophie). Analysant le discours indirect qui rapporte les pensées ou propos d’une personne à  son propre sujet – du type « Philippe pense que lui-même est P » –, l’auteur montre que le pronom réfléchi « lui-même » n’a pas le rôle qu’on lui assigne traditionnellement, à  savoir celui d’un substitut de nom propre – lequel constitue le paradigme de l’expression référentielle. Ce pronom réfléchi étant l’équivalent in oratione obliqua du « je » in oratione recta, la réflexion de Geach invitait ainsi à  une réflexion approfondie sur la nature de la subjectivité. S’attaquant à  cette même question dans « Penser à  soi », Bruno Gnassounou tente de réfuter les arguments généralement avancés à  l’appui de la thèse courante selon laquelle, dans les pensées en première personne, le pronom « je » serait référentiel au même titre qu’un nom propre.

(source : Philosophie – Les éditions de Minuit)



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